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Photo du rédacteurRegroupement Naissances Respectées

On m’a attaché les chevilles sur les cale-pieds, jambes écartées à la vue de tout le monde

J’avais 18 ans j’allais devenir une jeune maman. Je ne savais pas que mon accouchement pouvait entrer dans les violences obstétricales. Je ne savais même pas que cela existait. J’en ai entendu parler quand j’ai accouché de mon dernier fils, il y a 7 semaines. C’était donc pour mon premier fils qui a maintenant 11 ans. J’étais jeune en pleine santé, aucun problème médical, très bonnes grossesse sans complications. Le jour de l’accouchement, on m’a mise dans une chambre. Quelques heures après on m’a descendu en salle d’accouchement. Et là ça a été un cauchemar pour moi. On m’a attaché les chevilles sur les cale-pieds, jambes écartées à la vue de tout le monde. Les gens du personnel soignant entraient et sortaient à leur guise, je n’avais pas de drap pour me couvrir. Je me rappelle aussi à avoir demandé à l’anesthésiste de sortir. Il était resté en plein milieu de la porte battante qu’il maintenait grande ouverte après m’avoir fait la péridurale. Donc mon intimité a été vue de tous ceux qui passaient dans le couloir. J’avais honte, surtout moi qui suis pudique, c’était l’horreur …. Après cela j’ai eu le droit à une épisiotomie que je n’ai même pas sentie et dont je n’étais pas au courant. Je l’ai su après l’accouchement quand mon obstétricien me recousait. Okay super merci du cadeau. À 18 ans tu te tais et tu encaisses, après tout il connait son boulot (ce que je pensais en silence à cette époque) donc tu n’oses rien dire. Pendant l’accouchement j’ai eu le droit au forceps. Apparemment bébé avait la tête inclinée sur le côté. Quand je l’ai vu prendre l’instrument, j’ai demandé « pourquoi faire ??? » (J’étais paniquée à la vue de la taille de l’objet). À votre avis ? M’a-t-il répondu comme si j’étais une imbécile profonde ? La suite post-accouchement ? Un calvaire…. Je n’osais même pas aller aux toilettes de peur de rompre mes fils qui me tiraient à me faire pleurer. Impossible de m’assoir. J’ai fait une dépression post-partum (la seule de mes 3 accouchements d’ailleurs). Les relations sexuelles après étaient inexistantes, j’ai essayé deux mois après l’accouchement, je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. J’ai pleuré tellement la douleur me déchirait les tripes. J’ai eu deux autres enfants après cela. Rien à voir. Un pur bonheur, mais je me souviendrai toute ma vie de cet accouchement qui a été une torture. À 18 ans on ne se rend pas compte. Je regrette de n’avoir rien dit à l’époque.

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