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Photo du rédacteurRegroupement Naissances Respectées

Je me suis sentie déshumanisée, atteinte dans ma dignité et rendue invisible par l’absence de

Alors que je suis installée en position de lithotomie, le docteur introduit deux doigts pour un toucher vaginal sans m’avertir. Cela est douloureux et inconfortable. Une fois installé, il me dit : « avertissez-moi si vous êtes inconfortable ». Cela aurait dû être dit avant l’insertion des doigts, permettant ainsi à quelqu’un ayant, par exemple, vécu des violences sexuelles, d’annoncer cet inconfort à priori. Je sors présentement de 8 jours d’hospitalisation à l’hôpital 06.3 et on m’a fait au bas mot une 100aine de piqures pendant mon séjour. Pas une seule fois les infirmières ne m’ont pas dit, juste avant de piquer, « ça va piquer ». Ce n’est pas parce que je m’attends à un soin qu’on ne doit pas m’avertir lorsque ce soin est imminent! Je m’oppose vivement à la notion de consentement implicite qu’a donné le Dr Robert comme cité dans la Presse le 3 juillet (voir ma réponse ci-dessous en Annexe). C’est d’ailleurs cette sortie médiatique ainsi que la réponse de la Dre Francoeur le 5 juillet qui me pousse à déposer une plainte au Collège des médecins. Alors que ses doigts sont en moi, je suis sous le choc et je ne réponds pas. C’est la première fois qu’un médecin me traite de la sorte. Mon dernier toucher vaginal remonte à une visite aux urgences l’année d’avant et l’urgentologue a tellement été douce, j’ai à peine senti ses doigts et l’installation du spéculum a été la moins douloureuse de toute ma vie. Elle a expliqué la raison de l’examen et m’a averti avant toute insertion dans mon vagin. Je l’ai remercié et lui ai dit que j’appréciais la douceur et l’empathie de son suivi. Le docteur a procédé sans délicatesse à son examen manuel, puis a inséré le speculum, toujours sans avertissement. Cet examen a été assez douloureux et c’était la première fois de ma vie qu’un rendez-vous annuel pour un pap-test m’était douloureux. Inconfortable, oui, mais douloureux, non. Je ne suis jamais retournée le voir et n’y retournerai jamais. Les raisons pour lesquelles cela m’aura pris 18 mois à écrire cette plainte sont nombreuses. Manque de temps, sentiment d’intimidation et de viol et je suis passée à autre chose. Mais cette visite m’habite et j’en parle souvent avec d’autres femmes. Parce que j’ai la chance de ne jamais avoir été victime de violences sexuelles, mais qu’en est-il pour d’autres pour qui l’introduction violente et sans avertissement de doigts dans le vagin peut être traumatisante ? Cela m’a définitivement rappelé ou évoqué un viol. Je me suis sentie déshumanisée, atteinte dans ma dignité et rendue invisible par l’absence de consentement. L’examen a duré en tout moins de 5 minutes.

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