Lors de mes démarches pour obtenir mon hystérectomie, j’avais volontairement choisi un gynécologue qui était habitué de travailler avec les clientèles FTM, Dr Y, à l’hôpital 06.3. Lui, il était correct, mais je ne peux pas en dire autant du personnel qui travaillait avec lui. D’entrée de jeu, j’ai eu droit à une secrétaire qui ne voulait rien comprendre du fait que c’était bel et bien moi qui avais rendez-vous avec le gynécologue malgré mon apparence masculine. Ensuite, j’ai initialement rencontré un résident qui m’a posé tout plein de questions très malaisantes (mais probablement nécessaires, j’imagine), et qui a quitté la pièce en me tendant une jaquette et en me disant de me dévêtir et de m’installer sur la table d’examen en attendant l’arrivée du docteur. Je suis resté figé sur place. J’avais choisi ce chirurgien parce qu’on m’avait garanti qu’il n’exigeait pas d’examen gynécologique pré opératoire pour les hommes trans qui n’utilisent pas la cavité dans leur vie sexuelle. Pourtant, j’avais bien spécifié au résident que j’étais vierge, mais il ne laissait pas le choix. Quand Dr Y est entré dans la salle, je n’avais pas bougé de ma chaise, toujours tout habillé. Voyant mon énorme malaise, il a proposé une simple échographie pelvienne pour seul examen préopératoire. Lors de la chirurgie, plusieurs infirmier.ère.s et préposé.e.s du département de gynéco avaient tendance à me genrer au féminin malgré que mon prénom avait été changé légalement. J’ai été placé dans une chambre double avec une dame âgée qui venait aussi de subir une hystérectomie comme voisine et qui ne comprenait pas du tout pourquoi son voisin de lit était un jeune homme. Lors de leurs vérifications des plaies, plusieurs se sont permis de jeter un œil entre mes jambes, sans nécessairement annoncer le but de l’examen ou quoi que ce soit. Lors de mon rendez-vous post-opératoire, comme j’avais eu des saignements importants pendant ma convalescence, le Dr Y souhaitait faire un examen interne. Il a heureusement eu la gentillesse de s’en charger lui-même au lieu de la laisser à sa résidente. Mais reste qu’elle était là, à regarder avec lui, pendant qu’il insérait son spéculum en moi, moi qui n’ai jamais utilisé cet orifice sur mon corps et qui avait eu un mal fou les 2 seules fois où j’avais tenté de mettre un tampon, en plus de la dysphorie occasionnée par l’examen. J’en ai pleuré tellement je n’étais pas confortable avec la situation, et en ressortant de la salle d’examen, l’air visiblement ébranlé, j’ai une fois de plus eu droit à une secrétaire clairement agacée par la présence d’un homme parmi la clientèle du gynécologue.
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