J’ai vécu plusieurs choses surtout à l’hôpital 14.1 de Joliette, mais un peu à l’hôpital 06.8 aussi…
Je voudrais préciser aussi que j’ai des troubles de la personnalité limite, une vraie avec un diagnostic fait par un psychiatre… et qu’il y a énormément de préjugés dans le milieu hospitalier là-dessus. Pourtant je suis fonctionnelle dans la vie. Je suis appelée le lundi 7h30-8h, car j’ai eu mon écho de 20 semaines le vendredi. Quelque chose n’allait pas avec ses mains, mais le radiologue n’a pas voulu me dire plus que ça. Au téléphone j’angoisse : C’est sûr que mon enfant a un problème je vais devoir avorter… Ils ne m’ont rien dit au téléphone, juste que je devais venir en urgence et que le gynéco veut me voir. Je me prépare en pleurant. Rien ne peut arrêter mes larmes de couler. J’appelle ma mère pour avoir un peu de soutien. Mon conjoint, j’hésite, il est au travail. Non, il a besoin de son travail, ça ne fait pas très longtemps qu’il l’a. Je ne l’appelle pas, je me dis que je le ferais plus tard, quand je saurai ce qui se passe. J’arrive à l’urgence maternité. On me fait attendre 30 min durant lesquelles je n’ai fait que pleurer. Le docteur m’appelle, me pose plein de questions. Je lui demande ce qu’il se passe, il me dit que je dois absolument répondre à toutes ses questions (connes) avant de savoir ce qu’il se passe. Je me sens comme une enfant réprimandée. Je réponds (âge, nombre de grossesses… toutes des choses qu’il doit bien avoir dans mon dossier). Il me dit ensuite que mon enfant présente une clindactilie bilatérale (en français ses petits doigts sont croches). La bouche me tombe je lui dis: « juste ça!? » Il me dit: « Madame c’est un signe de trisomie 21, votre enfant pourrait être mongole, ne jamais aller à l’école, ne jamais avoir une vie normale. Pourquoi vous n’avez pas fait les prises de sang de dépistage ? » (Ho que je suis une vilaine patiente là pour lui) je lui réponds: « Nous avions décidé que ça n’avait pas d’importance mon conjoint et moi. Que nous gardions l’enfant même s’il était trisomique ». Le docteur : « vous voulez un bébé mongol ? » …
J’accepte l’amniocentèse après qu’il m’ait dit que mon bébé pourrait être trisomique 13 ou 18. Suite à l’entretien, j’ai fait une plainte, je me suis fait répondre par la personne qui prenait les plaintes que trisomie et mongolisme c’était synonyme!? J’ai décidé de ne plus me fier au système de plainte… Je suis hospitalisée, ma pression est trop haute, personne ne me dit ce qu’il se passe. Je pleure dans ma chambre, je suis découragée, je ne veux pas être à l’hôpital. L’infirmière rentre et me dit que je n’ai aucune raison de pleurer parce qu’ils s’occupent de moi. Que c’est pour le mieux. Mais elle me le dit avec un ton bête et infantilisant. C’est bon j’ai compris je ne suis plus juste qu’une grossesse je dois me taire et endurer. Si j’accouche avec une santé mentale à refaire ce n’est pas du tout grave… Une autre hospitalisation, je mange du gruau instantané pour le déjeuner (pas besoin de parler de la nourriture dans les hôpitaux!). J’ai du diabète de grossesse. Je respecte mon sucre permis avec mes deux sachets de gruau. Deux infirmières, une après l’autre, sont entrées dans la chambre et ont jugé que mon taux de sucre devait être trop haut à l’odeur qu’il y avait dans ma chambre. Je suis restée polie (je n’aurais peut-être pas dû…). Même en voyant le résultat de ma glycémie l’infirmière n’avait pas l’air de croire que je respectais ma diète… c’est sûr que j’aurais dû manger le contenu de mon cabaret : jus d’orange (fait de concentré c’est du sucre rapide en plus), toast frette et gruau trop cuit… le tout qui n’allait pas dans ma diète et qui ne m’aurait pas soutenue… Erreur des infirmières: deux fois les infirmières, à ma connaissance, ont fait des erreurs dans ma médication. La première fois elle me donne (et par elle j’entends la pas gentille qui m’a dit d’arrêter de pleurer plus haut) mon synthroïde et mon calcium en même temps je lui dis non je ne peux pas prendre les 2 ensemble le synthroïde ne doit pas être pris avec du calcium. Elle part revient me dit que oui je peux, qu’elle a demandé à ses collègues. Je lui dis que non je ne peux pas, elle me dit d’accord on te donnera l’autre ce soir, comme si je lui faisais un caprice… Elle aurait dû appeler son pharmacien, il lui aurait dit… l’autre infirmière au moins elle n’était pas méchante, mais elle m’a donné 2 unités d’insuline au lieu de 12 et j’ai eu tellement faim toute la journée… mais personne n’a réalisé…
Suite à ma journée affamée le spécialiste vient me voir vers 3h pm, me dit que mes résultats de laboratoires sont beaux, que tout est correct. Je lui demande si je pourrais retourner chez moi, il me dit qu’il ne comprend pas pourquoi il me garderait, alors j’attends que le gynéco vienne me donner mon congé, mais on m’oublie. À 9h pm je décide que c’est assez, je veux passer une bonne nuit dans mon lit. Je veux gérer moi-même mon diabète parce que moi je le fais correctement. Je suis tannée de me faire parler comme une merde. Complètement à bout je signe un refus de traitement. Le docteur m’appelle, je dois revenir à l’hôpital 2 jours plus tard mes derniers résultats de laboratoires ne sont pas beaux, je dois revenir en urgence. Il me dit de m’en venir tout de suite que ma vie est en danger. J’arrive on m’installe dans un fauteuil me fait poireauter 30 min (parce que 30 minutes ça ne changera pas grand-chose, voyons). Le docteur arrive, les infirmières m’installent un soluté de magnésium. Le docteur me fait sentir ridicule, me dit que je n’avais pas d’affaires à me penser assez intelligente pour signer un refus de traitement… Il me dit que je suis en pré-éclampsie ça y est. 32 semaines de grossesse et que je vais être transférée vers un hôpital spécialisé. Que je n’ai pas le choix. Hôpital 06.8 À mon arrivée on m’emmène dans une chambre, genre soins intensifs pour accouchement. Je refuse tout étudiant, je m’accroche avec une infirmière qui me dit que c’est un hôpital universitaire que je n’ai pas le choix d’en avoir. Je tiens mon bout je n’ai pas choisi cet hôpital, je n’ai pas le choix à cause de ma santé. Elle est bête le restant de la soirée. Nous rencontrons l’équipe néonat qui nous demande si nous avons des questions. Je ne sais même pas ce qui va se passer, comment je pourrais avoir des questions… La gynéco vient me voir (je crois que c’était une résidente), me dit qu’on va me provoquer, m’explique le début du procédé. Je ne veux pas vivre ça. Mais je n’ai pas le choix. Je sais que je vais mourir si je ne les laisse pas faire. Le magnésium dans mes veines me rend somnolente, ça aide à diminuer l’anxiété. Une autre docteure vient plus tard et me dit que mes résultats de laboratoire ne sont pas si catastrophiques, qu’ils vont attendre avant de me mettre dans une chambre de grossesse à risque le plus longtemps possible. Je pleure, j’ai mal, aux reins, à la tête, je suis épuisée, certaine que je vais mourir et je ne veux absolument pas être envoyée en grossesse à risque. La docteure s’en fiche, me dit qu’ils vont me mettre un matelas spécial pour mes douleurs dorsales parce que pour elle ce ne sont pas mes reins. On m’amène un souper absolument horrible, toast au fromage jaune. C’est mon dernier repas avec le muffin que mon chum m’a ramené le lendemain pour 2 jours. Ils ont dû me sédater ou je ne sais pas quoi, car j’étais tellement en colère que j’ai fait une crise TPL. Je hurlais dans mon lit, tout le monde se fichait de ma détresse et de ma douleur. Mon conjoint est sorti souper. Il a entendu les infirmières me rabaisser, il est allé les voir et leur a dit qu’elles n’étaient pas correctes. Qu’aurait-il pu faire d’autre ? Je voulais qu’on commence. Je regardais la porte qui menait vers la césarienne et je ne voulais pas finir là. J’ai fini par dormir solide (trop). Personne ne m’a dit qu’on me donnait de la médication. J’avais un soluté et ils faisaient ce qu’ils voulaient. Le docteur spécialiste vient au matin, m’examine me pose des questions. Elle est comme trop douce comme si elle manipulait un explosif. Elle me dit qu’ils n’auront pas le choix qu’ils vont m’accoucher. Enfin!!! On commence les procédures. Lorsque mes premières vraies grosses contractions commencent, je demande l’épidurale. Mes volontés sont plutôt respectées à ce moment-là. Ça va mieux, je n’ai juste pas le droit de manger. J’ai tellement faim. Après l’épidural l’infirmière fait ses vérifications, elle met ses doigts très proches de mes seins. Je ne suis pas à l’aise je demande qu’elle teste ailleurs, elle me dit qu’elle n’a pas le choix (moi je me dis que dans mon dos ça aurait pu faire l’affaire, mais bon) le reste va bien. Je demande une sonde plutôt que des cathéters aux 8h accordés, je n’ai plus le droit de me lever, mais j’étais si faible. On perce mes eaux. J’étais à 2 cm. La dernière journée le gynéco vient me voir m’examine… 3 cm… je suis découragée. Le gynéco me parle de césarienne dans 1h je suis d’accord, et complètement épuisée. 15 minutes après je dis à l’infirmière que ça pousse. Elle me dit tu es sûre? Ça n’a presque pas de sens, je n’y crois pas moi-même. Mais après une autre contraction, je lui dis d’aller chercher le gynéco. Le gynéco m’examine. Il dit à l’infirmière d’appeler l’équipe de néonat. Il me dit : « vous êtes à 10 madame, le bébé s’en vient. » L’équipe s’installe. J’accepte 1 étudiante qui a vraiment été super gentille avec moi et que j’ai vue plusieurs fois. Je pousse, ma fille sort, on me la montre à peine. L’infirmière a pris le temps de me demander si je voulais qu’elle relève ma jaquette pour la mettre là sur mon ventre. Je dis non je suis trop gênée c’est correct de mette le bébé sur ma jaquette. À peine déposée, on me l’enlève. Je n’ai même pas eu le temps de la voir. L’équipe de néonat travaille dessus je ne vois rien. Ils ne me disent rien, je demande si mon bébé respire, personne ne me répond. Je me rassois un peu et je crie est-ce que mon bébé respire. Je voulais me lever, je voulais voir mon enfant, je voulais savoir comment elle allait. Après mon cri, on me dit que oui qu’elle va bien et ils prennent 2-3 photos avec mon cellulaire et s’en vont. Je n’ai pas pu la revoir avant longtemps. Le lendemain j’ai perdu un caillot gros comme un pamplemousse en allant aux toilettes. Il y avait du sang partout. On me fait un massage sur le ventre et on me donne des médicaments. On me dit que ça ne devrait plus arriver. Personne ne me parle d’hémorragie ni rien. Le soir à la pouponnière, avec mon conjoint, l’infirmière me demande si je vais mieux suite à mon hémorragie… et moi qui demande quelle hémorragie!? Personne ne m’a dit que j’en avais fait une.
La docteure qui a refusé de m’accoucher m’a envoyé l’équipe psy parce que j’ai clairement un problème d’attachement avec un enfant qui n’est même pas né… J’ai encore des choses à vous raconter, la période pouponnière a été plus que pénible, mais là j’en peux plus, je vous réécrirais.
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