J’ai accouché de ma fille un 1er septembre très chaud. Après un long travail, le cœur de ma cocotte décélérait énormément. Le médecin m’a donc annoncé que ma puce, ma tant attendue, sortirait au moyen de forceps puisqu’elle risquait gros. J’étais ailleurs, dans un état second qui n’avait rien qui s’apparentait au rationnel. Un gynécologue est arrivé et a vérifié où en était le bébé avec ses gros doigts. Nous n’en avions pas fini avec l’aventure à ce moment-là. Une fois sortie, ma fille était incapable de respirer. Elle avait la gorge et le nez rempli de mucus (mais ça, je l’ai su après). Lorsqu’elle est sortie, on l’a déposé sur mon ventre que quelques secondes pour se rendre compte que ça n’allait pas. À partir de ce moment, le moment où on me l’a retiré, c’est comme si je n’étais que spectatrice de la situation. Je hurlais, je voulais savoir ce qui arrivait à mon bébé. La panique avait envahi la salle, mais personne ne me parlait, personne ne me répondait. Mon bébé. Par chance, mon conjoint veillait sur elle, mais il était tenu dans l’ignorance lui aussi. Nous n’existions plus, personne ne nous informait sur l’état de notre fille, la chair de notre chair. Vous êtes en hémorragie madame. Ils pesaient de toutes leur force pour sortir mon placenta. J’avais la péridurale et à tous les coups qu’ils donnaient, j’avais l’impression de mourir. Allais-je mourir? L’état de panique était tellement immense que je ne savais même plus où j’étais. Encore, tout le monde agissait comme si je n’y étais pas. Ils me meurtrissaient sans répondre à aucune de mes questions ni me rassurer. J’avais l’impression d’être carrément violée. On utilisait mon corps, on lui faisait du mal. J’étais tellement triste et détruite à l’intérieur. Personne ne me rassurait, on avait amené mon bébé loin de moi et on me faisait atrocement mal tout en me tenant à l’écart. J’en retiens d’affreux souvenirs.
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